Jean-Luc PIAT, directeur du Programme Collectif de Recherches mené à l’abbaye de Saint Roman, a présenté, lors de la 5e réunion du comité de valorisation du 15 octobre à Beaucaire, un bilan des études menées cet été.
Il faut avant toute chose insister sur le fait qu’un des axes de recherche, qui doit conduire à reconstituer l’histoire des aménagements rupestres et des creusements qui ont donné naissance à ce site troglodytique au cours du temps, est basé sur des méthodes expérimentales et innovantes de relevés. L’utilisation notamment d’une imagerie RTI (Reflectance Transformation Imaging) associée à des relevés photogrammétriques pour une cartographie des traces d’outils, a vocation à être appliquée à d’autres types de monuments.
Sur les avancées principales et notables de cette dernière campagne, on peut relever la découverte d’un cimetière de bas de pente dont les stèles discoïdales témoignent de l’existence dès 1100, d’un sanctuaire de surface relié au sanctuaire souterrain et la certitude de la mise en œuvre du monastère dès au moins la première moitié du Xe siècle. (jusqu’alors la première mention écrite connue de l’abbaye remontait à la toute du fin du XIe s.).
Les conditions sanitaires de cette année n’avaient pas permis courant juillet d’explorer le site selon le programme préétabli. La CCBTA devra statuer pour la poursuite des investigations archéologiques courant 2021. En plus de l’étude du mobilier archéologique récolté durant de longues années lors du déblaiement du site par la Société d’Histoire et d’Archéologie de Beaucaire, il sera en effet nécessaire de réaliser trois nouveaux sondages, notamment pour étayer l’hypothèse de l’existence, unique à ce jour, d’un sanctuaire de répit aménagé dans l’une des absidioles de la chapelle troglodytique.
Les échanges lors de cette réunion du 15 octobre, à laquelle des représentants de l’Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine, du PETR et de la Région étaient présents, ont conclu en évoquant un projet de colloque ouverts aux chercheurs européens qui serait organisé à l’automne 2022, afin de confronter l’abbaye de notre territoire aux problématiques actuelles de la recherche et mettre en avant l’intérêt et l’originalité du site compte-tenu de son ancienneté et de son caractère topographique.