Pour la seconde année consécutive, les éducateurs spécialisés et le personnel soignant de l’hôpital de jour de Beaucaire (qui dépend du centre hospitalier psychiatrique Le Mas Careyron à Uzès) organisent des ateliers créatifs pour des enfants handicapés au niveau psychique.
Chaque mercredi de 12 h à 16 h depuis septembre, Céline Roman et Sylvain Borelly animent un atelier pour un groupe d’enfants âgés de 10 à 12 ans.

Cette année, ils ont choisi de les plonger dans l’imaginaire des légendes locales. En se rapprochant des plus célèbres : Coulobre, Drac et Tarasque. « Le but est de faire travailler l’imaginaire des enfants, mais aussi de s’ouvrir sur l’extérieur en allant à l’encontre des gens pour qu’ils nous expliquent les légendes » détaille Céline Roman, éducatrice spécialisée. Une recherche fantasmagorique qui les a menés à la bibliothèque municipale de Beaucaire mais aussi auprès de Séverine Guehl, du service éducatif du patrimoine de la Terre d’Argence. Elle leur a fournie de nombreuses pistes de réflexion. « C’est un biais pour amener les enfants à se sociabiliser et pour qu’ils deviennent acteurs du projet. Un peu comme des journalistes ! » sourit Sylvain Borelly. Et d’ajouter, « Séverine Guehl nous a donné plein de nouvelles idées et nous avons continué à travailler avec elle. On est allé à la Maison du patrimoine de Beaucaire pour qu’elle nous parle des différentes légendes mais aussi à Vallabrègues et Tarascon« .

Un biais pour que les enfants arrive à s’exprimer

Car la finalité de ces ateliers est d’amener les enfants à créer leur propre créature et légende en s’inspirant de ce qu’ils auront trouvé et vu au cours de leur enquête. Aujourd’hui, les enfants, nourris de ces diverses expériences, arrivent au bout de leur projet. « Ce travail, ces recherches ont fait maturer le projet dans leur imaginaire. Ils sont maintenant prêts pour créer leur propre légende. Nous sommes fiers car ce sont des enfants qui souffrent d’un manque de créativité dû à leur handicap » souligne Céline Roman.
Un travail de fonds qui invite aussi et surtout les enfants à parler d’eux-mêmes. « C’était également le but de l’exercice, cette médiation les force à s’exprimer. C’est ce que nous souhaitions« .

Au fur et à mesure des découvertes et informations récoltées : dessins, pâte à modeler, textes et photos auront permis aux créatures et aux légendes de prendre vie. « Ils se sont montrés très curieux tout au long de ce travail, c’est positif. Il y a eu une dynamique de groupe intéressante, ce n’est pas toujours évidant » expliquent les deux éducateurs.
Une expérience au milieu des mythes et créatures du territoire qui aura aussi permis de faire oublier, un temps, les affres de la maladie.